Le 26 octobre à Paris une soirée réunissait tous les amis de Nilda Fernandez, Dominique y était et lui rendait hommage.
Nilda était un artiste complet. Il défendait les valeurs que nous crions tous aujourd’hui : le respect de l’autre, la fraternité et l’humanité.
Claude Dejacques, le papa de mes enfants a été son premier directeur artistique, celui qui l’avait mis en confiance et l’avait aidé à démarrer. Après le décès de Claude, fidèle en amitié, Nilda nous rendait visite de temps en temps, pour boire un verre et parler de la vie et du monde, place du Bateau Lavoir à Montmartre, il venait au Marcounet pour écouter chanter Manon ma fille.

Lors de cette soirée hommage organisée par sa femme Olga de nombreux amis sont venus dire ou chanter Nilda. Pour ma part j’avais choisi de lire certains extraits de son livre « Contes de mes 1001 vies« 
Sa double culture française et espagnole, :
« Ça me permet de ne jamais être borgne ou manchot ou unijambiste, c’est-à-dire d’avoir tout le temps deux appuis que sont mes deux langues. L’une est maternelle, l’autre — ­le français — n’est ni maternelle, ni paternelle, c’est une langue acquise à l’école, et qui me tient à cœur. Je pense que ces deux langues me font voir les choses en perspective. De la même manière que nos deux yeux nous permettent de voir le relief… ». 
L’émigration  : « Si elle est maintenue dans le respect des cultures, s’il n’y en a pas une qui essaie d’annuler l’autre ou de l’intégrer, oui l’émigration est une richesse, c’est une manière supplémentaire de voir la vie… »
L’écriture :
« Écrire, c’est se nourrir de quelque chose qui est la vie, les choses, les rencontres, ce que nos cinq sens nous permettent. Ensuite, il faut le sortir, parce que si on le garde pour soi, ça nous empoisonne. Ce qu’il y a d’étrange, c’est que ces choses qu’un être humain évacue peuvent parfois devenir la nourriture des autres…
Les périodes où je n’ai pas écrit, où j’ai eu du mal, où je n’ai pas pu, où j’ai douté sont des périodes où je n’allais pas très bien. J’exhorte ceux qui écoutent ce que je dis à trouver dans la vie tous les moyens qu’on peut avoir pour évacuer certaines choses. Ça peut être de plein de manières différentes, chacun doit trouver la sienne. Ça peut être une expression artistique, mais peut-être pas seulement, de simples conversations peuvent être salutaires… »

Artiste à part… Nilda nous a laissé sa voix, ses éclairs de lucidité, son regard sur le monde et ses chansons qui nous accompagneront longtemps. 
Il disait qu’on passe son temps à naître, renaître et mourir, et qu’une chanson a le pouvoir de consoler !

Plaque de la rue Nilda Fernandez Paris 18e

Fin Novembre 2024, la ville de Paris a donné son nom à une place dans le 18ème arrondissement.